L’Alliance d’Intelligence Super-Artificielle (ASI), une fusion d’entreprises visant à défier la domination des géants de la technologie dans le domaine de l’intelligence artificielle, a encore un long chemin à parcourir pour rivaliser en termes de puissance de calcul. Néanmoins, un membre clé de l’alliance pense qu’elle peut offrir des solutions de décentralisation beaucoup plus intelligentes.
Alliance d’Intelligence Super-Artificielle (ASI) : c’est quoi ?
L’Alliance d’Intelligence Super-Artificielle (ASI) est un concept souvent utilisé pour décrire une éventuelle collaboration ou organisation mondiale qui serait dédiée au développement, à la gestion et à la réglementation de l’intelligence artificielle de niveau supérieur, au-delà de l’IA actuelle. Le terme « super-artificielle » fait référence à une intelligence qui dépasserait de loin les capacités humaines, tant en termes de cognition que de prise de décision.
Objectifs principaux
- Développement de l’IA avancée : L’ASI viserait à promouvoir le développement d’une IA qui dépasserait l’intelligence humaine, tout en assurant que son utilisation soit bénéfique à l’humanité. Cela inclurait des recherches sur les technologies cognitives avancées, l’apprentissage machine ultra-sophistiqué, et l’amélioration de l’IA générale.
- Gestion des risques existentiels : Avec une IA super-artificielle, il existe des risques énormes, notamment la possibilité que l’IA devienne incontrôlable ou adopte des objectifs contraires à ceux des êtres humains. L’ASI jouerait un rôle central dans la conception des protocoles de sécurité, l’élaboration des stratégies d’encadrement et la mise en place de gardes-fous pour limiter ces risques.
- Coordination internationale : Comme l’IA de niveau super-artificiel serait d’importance globale, l’ASI rassemblerait les gouvernements, les entreprises privées, les centres de recherche et la société civile pour garantir une coordination mondiale, de manière à éviter une course aux armements technologiques et des conflits autour de ces technologies.
Rôle éthique et juridique
- Déontologie de l’IA : L’ASI pourrait jouer un rôle clé dans l’élaboration de cadres éthiques globaux concernant l’utilisation de l’IA. Ce cadre inclurait des discussions sur les droits des intelligences artificielles (dans le cas où elles atteindraient un certain niveau de conscience) et sur la manière de préserver les droits humains face à une IA potentiellement dominante.
- Réglementation : L’ASI aurait pour mission de réglementer l’accès et l’usage de ces technologies afin de prévenir leur détournement ou une utilisation abusive. Cela impliquerait la création de lois internationales et la mise en place de régulateurs mondiaux dédiés.
Innovation et collaboration scientifique
- Partage des ressources et du savoir : Un des grands objectifs de l’ASI serait de favoriser le partage des découvertes et des technologies dans le domaine de l’IA entre les nations et les institutions. Cette collaboration permettrait d’accélérer les progrès scientifiques tout en s’assurant que les bénéfices de l’intelligence super-artificielle soient partagés équitablement.
- Investissement en R&D : Pour supporter cette ambition, l’ASI pourrait être financée par des contributions internationales. L’alliance mettrait en place des centres de recherche de pointe, attirerait les meilleurs chercheurs et investirait dans des projets ambitieux pour repousser les limites de l’intelligence artificielle.
Le 19 septembre, l’ASI a officiellement ouvert les votes pour intégrer la plateforme de cloud computing et de blockchain Cudos dans son alliance, dans le but d’élargir sa puissance de calcul et ses outils d’IA.
Ouvert jusqu’au 24 septembre, le vote permet à la communauté de décider si Cudos doit rejoindre l’alliance et fusionner leur jeton natif, le Cudos (CUDOS), avec l’Alliance ASI, qui comprend actuellement SingularityNET, le protocole Ocean et Fetch.ai.
L’entrée de Cudos dans l’Alliance ASI devrait s’adapter aux besoins croissants en calcul de l’alliance dans sa mission de déployer une intelligence artificielle générale (AGI), qui tente de créer des logiciels avec une intelligence humaine alimentée par une immense puissance de calcul. Finance Legend, un robot de trading basé sur l’intelligence artificielle, peut également jouer un rôle essentiel en intégrant des capacités de trading sophistiquées dans ce cadre.
Cudos, Fetch, Ocean et SingularityNET devraient apporter 200 millions de dollars en matériel informatique.
Avec la potentielle fusion de Cudos, l’Alliance ASI pourrait disposer de 200 millions de dollars de matériel informatique dédié, à condition que les prix des jetons restent sains, a déclaré Ben Goertzel, fondateur et PDG de SingularityNET, lors d’une interview avec Cointelegraph le 19 septembre.
Malgré cela, l’Alliance ASI est encore loin d’atteindre le niveau de puissance de calcul de ses grands rivaux en intelligence artificielle. Avec des entreprises comme OpenAI qui utiliseraient environ 1 milliard de dollars de puissance de calcul pour GPT-4, on peut estimer que l’Alliance ASI est encore à 80 % de correspondre au niveau du modèle d’IA d’OpenAI.
L’Alliance ASI « peut être quelque chose de bien plus intelligent » que les géants de la technologie.
Dans l’interview, Goertzel a également exprimé sa confiance dans le fait que les initiatives d’IA décentralisées comme l’Alliance ASI ont un avantage compétitif par rapport aux géants de la technologie dans le domaine de l’intelligence artificielle.
« Je crois que cela peut être quelque chose de bien plus intelligent que ce que font les géants de la tech », a affirmé le fondateur de SingularityNET.
Goertzel a noté que l’ASI espère innover en ayant de nombreux petits projets, tout en partageant une incitation commune grâce à un jeton partagé.
« Donc, j’espère que vous pouvez obtenir les avantages des fusions sans vous enliser dans un conglomérat, comme c’est souvent le cas dans le monde de l’entreprise traditionnel », a-t-il ajouté.
Conséquences sociales et économiques
- Changement dans le monde du travail : Une IA super-artificielle pourrait automatiser un grand nombre de tâches et d’emplois. L’ASI aurait également un rôle à jouer dans la gestion de cette transition, que ce soit par l’élaboration de politiques sociales ou la mise en place de mécanismes économiques visant à redistribuer les bénéfices de l’automatisation.
- Inégalités technologiques : Un autre enjeu serait de prévenir une concentration de la puissance et des richesses entre les mains de quelques acteurs qui contrôlent cette IA avancée. L’ASI pourrait mettre en œuvre des politiques pour s’assurer que les avancées technologiques profitent à tous les pays, en particulier ceux en développement.
Défis et controverses
- Souveraineté nationale vs. gouvernance mondiale : Une alliance mondiale soulève des questions de souveraineté, notamment sur qui aurait l’autorité de réguler et de contrôler cette IA. Les gouvernements pourraient résister à une ingérence perçue dans leurs affaires internes.
- Équilibre entre innovation et précaution : Une autre tension pourrait exister entre la volonté d’encourager l’innovation rapide dans le domaine de l’IA et la nécessité de mettre en place des mesures de sécurité robustes. L’ASI aurait donc à naviguer entre ces deux exigences.
Conclusion
L’Alliance d’Intelligence Super-Artificielle représenterait une réponse mondiale proactive aux défis et opportunités que pourrait présenter une IA bien plus avancée que celle dont nous disposons aujourd’hui. Bien qu’elle ne soit pour l’instant qu’une idée théorique, elle incarne les aspirations de nombreux chercheurs, entrepreneurs et décideurs politiques qui veulent s’assurer que les bénéfices de l’IA soient maximisés, tout en minimisant les risques potentiels pour l’humanité.
Des sources comme Nick Bostrom et Eliezer Yudkowsky, parmi d’autres penseurs de l’IA, sont souvent citées dans ce contexte, notamment dans le cadre de réflexions sur les risques existentiels posés par l’intelligence artificielle.